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20 octobre 2010

La droite au pouvoir : mensonge permanent

Sarkozy avait promis pour être élu de maintenir le droit à la retraite à 60 ans. Il a menti.

Fillon, mis devant l'évidence de l'injustice du projet de réforme des retraites, ne trouve comme réponse que le mensonge (voir ci-dessous).

Bref, pour défendre leur suppression du droit à la retraite à 60 ans, la droite au pouvoir n'a que le mensonge...

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LUC PEILLON, "Réforme des retraites: Fillon invente une surcote imaginaire", Libération, 05/10/2010 :

http://www.liberation.fr/politiques/01012294268-reforme-des-retraites-fillon-invente-une-surcote-imaginaire

"Le caractère injuste de la réforme des retraites est décidément de plus en plus difficile à justifier. François Fillon en a donné un exemple piquant dimanche soir, lors de son intervention dans l’émission Capital sur M6. Titillé par le journaliste sur le sort réservé aux salariés ayant commencé à travailler tôt, le Premier ministre s’en est laborieusement sorti par une pirouette en forme d’aveu, doublée d’un gros mensonge. Début des hostilités : le journaliste Guy Lagache fait remarquer à Fillon que les salariés qui ont commencé à travailler à 18 ans devront cotiser 44 ans avant d’atteindre le nouvel âge légal de 62 ans, soit 2,5 années de plus que la durée de cotisation requise pour une pension à taux plein (41,5 ans en 2020). En conséquence, affirme Lagache, «le système crée des injustices.» Réponse surprenante de François Fillon, visiblement à court d’arguments : «Il ne crée pas d’injustices car le travail n’est pas une injustice en soi.» Guère convaincu par la réponse du Premier ministre, le journaliste insiste : «Si vous avez 18 ans et travaillez 44 ans, c’est injuste.» Sous-entendu, si vous avez commencé à travailler à 18 ans et que vous cumulez 44 années de cotisations. Fillon, ne parvenant pas à s’en sortir, décide alors de lâcher une belle contre-vérité : «Vous allez toucher une retraite plus élevée.»

DESINTOX

Commençons avec la savoureuse réplique de François Fillon : condamner un salarié à cotiser 44 ans ne serait pas injuste, le travail «n’étant pas une injustice en soi». Un message à faire passer aux postés travaillant en 3x8, aux caissières du dimanche ou aux asphaltiers de la voie publique. Cette considération est d’autant plus surprenante qu’elle émane de l’ex-ministre du Travail qui, en 2003, a créé le dispositif «carrières longues» permettant à ceux qui ont commencé à travailler à 14, 15 et 16 ans de partir avant 60 ans. Un système justement mis en place pour limiter ce type d’injustice. Et qui a été étendu à ceux qui ont débuté leur carrière à 17 ans dans la réforme actuelle. Mais le pire est à venir. Poussé dans les cordes par son interlocuteur, Fillon s’en sort en affirmant que le salarié ayant commencé à 18 ans et forcé de travailler 44 ans pour atteindre 62 ans «touchera une retraite plus élevée». Eh bien non, et c’est là le problème de la réforme : le salarié qui partira à 62 ans en ayant cotisé 2,5 années de plus que la durée minimale n’aura pas de retraite plus élevée qu’un salarié partant au même âge et ayant cotisé la durée minimale de 41,5 ans. Pour une raison simple : seules les années cotisées au-delà de la durée minimale de cotisation, mais aussi et surtout au-delà de l’âge légal de départ, donnent droit à une majoration (5 %par année cotisée en plus). Or si notre salarié qui a commencé à 18 ans a cotisé 2,5 années de plus que la durée minimale, il n’aura droit à aucune surcote, ces années ayant été cotisées avant le nouvel âge légal de 62 ans."

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